Un moulin
Un ancien lavoir, ou simplement un endroit pour se reposer...
Un autre ancien moulin qui tourne toujours...
Quatrième de couverture :
"13 mai 1506, un certain Michelangelo Buonarotti débarque à Constantinople. A Rome, il a laissé en plan le tombeau qu'il dessine pour Jules II, le pape guerrier et mauvais payeur. Il répond à l'invitation du Sultan qui veut lui confier la conception d'un pont sur la Corne d'Or, projet retiré à Leonardo da Vinci. Urgence de la commande, tourbillon des rencontres, séductions et dangers de l'étrangeté byzantine, Michel Ange, l'homme de la Renaissance, esquisse avec l'Orient un sublime rendez-vous manqué.
Par l'auteur du très remarqué "Zone" (prix Décembre 2008 et prix du livre Inter 2009)."
"Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants", de Mathias Enard, le dernier roman que je viens de terminer m'a comblée pour trois raisons :
- Le personnage de Michel Ange
- La ville inconnue, Istanbul
- L'écriture de ce roman
La description de la personnalité du héros que Mathias Enard en fait est tout à fait ce que j'imaginais. Un personnage de grande sensibilité, curieux de découvrir l'être humain plus que le monde, ou l'être humain dans son monde.
Arrivé à Istanbul, il s'enferme d'abord dans sa chambre pour dessiner, et sur son carnet qui ne le quitte jamais, des pieds, des mains, des postures, des chevaux, des éléphants… Avant de suivre son guide-poète dans la ville. Et sur son carnet qui ne le quitte jamais, il inscrit beaucoup de listes de mots, chaque jour, où il est question d'odeurs, d'épices, de couleurs, , de comptes, de menus,d'architecture, d'équilibre, d'harmonie comme l'élaboration des corps (pensons à son David). "Son carnet, c'est sa malle"
Avec une pointe d'orgueil, il dessine la main de son traducteur, Manuel.
"C'est un miracle, maître !"
"Un miracle, non, mon ami, c'est pur génie, je n'ai pas besoin de Dieu pour cela !"
Puis, en arpentant les ruelles, il découvre cette ville envoûtante, tellement différente de Rome ou Florence, il est curieux de tout en suivant son ami, Mesehi. Leur amitié est aussi puissante que discrète.
La lumière d'Istanbul le fascine, dans la mosquée de Sainte Sophie avec sa coupole et ses ouvertures qui font entrer le soleil là où il faut pour que "le visiteur…soit… le centre du dispositif, le flatte, l'exalte et le rassure"
Il doit, invité par le sultan, Bayazid, construire un pont qui enjambera la Corne d'Or, sur le Bosphore, joli symbole de la réunion de l'Orient et l'Occident, dans cette ville qui a vu tant de batailles, parmi lesquelles, celles entre les chrétiens et les musulmans… Où les églises sont devenues des mosquées…
Michel Ange ne se méfie pas assez des jalousies et des complots qui l'entourent, même ici, comme il a déjà rencontré à Rome et Florence…
Tout au long du roman, on sent cette ville qui palpite avec ses coutumes, ses fragrances, ses couleurs, hors de la chambre, de l'atelier.
Le livre écrit en petits paragraphes comme dans un carnet où les épisodes de la vie stambouliote de Michel Ange se télescopent, m'a emportée du début jusqu'à la fin dans un monde de beauté et d'espoir !
L'écriture de Mathias Enard est poétique à souhait avec un brin de philosophie de la vie que l'on perçoit dans les paroles de Michel Ange et Mesehi, son guide-poète.
Il est parti d'un fait historique qu'il a su romancer à sa guise, avec un certain lyrisme, mais avec un réel respect pour ce grand génie que fut Michel Ange.
Merci à Anna-Livia de m'avoir décerné ce prix et je l'offre à ceux ou celles qui passeront (les dix premiers)
Tu n'as pas croisé Chic?
RépondreSupprimerTon billet me comble une jolie balade dans Bayeux et puis une bonne idée de lecture ,alors que j'étais en panne
Merci, de quoi occuper mon WE d'astreinte à moins que un incendie,un accident.....
Bon WE
Très joli...
RépondreSupprimerLe commentaire précédent et les retours en arrière ont éclairé ma lanterne, pour localiser cet endroit.
J'ai emprunté ce livre à la médiathèque d'Agneaux,je ne l'ai pas encore ouvert , j'ai plein de lectures en attente.
Lundi, j'irai voir "Dans ses yeux , puis "Tournée"
Comment vas-tu ?
Mon coeur est un beau lac solitaire qui tremble,
RépondreSupprimerHanté d'oiseaux furtifs et de rameaux frôleurs,
Où le vol argenté des sylphes bleus s'assemble
En un soir diaphane où défaillent des fleurs.
La lune y fait rêver ses pâleurs infinies ;
L'aurore en son cristal baigne ses pieds rosés ;
Et sur ses bords, en d'éternelles harmonies,
Soupire l'orgue des grands joncs inapaisés.
Un temple est au milieu, tout en colonnes blanches,
Éclos dans les tiédeurs secrètes du jasmin ;
Des ramiers bleu-de-ciel s'aiment parmi les branches...
Laquelle se mettra la première en chemin ?
Le lac est vert, le lac est bleu ;
Voici tinter le couvre-feu.
Sonnez l'heure aux ondins, petites campanules.
Dame aux yeux verts, Dame aux yeux bleus,
Dame d'automne au coeur frileux,
De votre éventail onduleux
Venez-vous-en bercer le vol des libellules
Du crépuscule...
Les gondoles sont là, fragiles et cambrées
Sur l'eau dormeuse et sourde aux enlacis mourants,
Les gondoles qui font, de roses encombrées,
Pleurer leurs rames d'or sur les flots odorants.
Les nefs d'amour, avec leurs velours de simarres,
Captives en tourment, se meurent sur les eaux...
Oh ! quels doigts fins viendront dénouer les amarres,
Un soir, parmi la chevelure des roseaux ?
Laquelle s'en viendra, quand sonneront les heures,
Voguer, pâle de lune et perdue en un ciel ?
Laquelle au doux sanglot des musiques mineures
Taira dans un baiser le mot essentiel ?
Laquelle - Cydalise on Linda - que t'en semble,
Te laissera l'aimer, le front sur ses genoux ?
Qu'importe... l'âme est triste et leurs baisers sont doux...
Mon coeur est un beau lac solitaire qui tremble,
O les Belles, embarquez-vous !
Albert Samain, au jardin de l'Infante
En fait, c'est à un autre poème d'Albert Samain que je pensais en voyant ta photo de barque, mais je n'arrive pas pour l'instant à le (re) trouver.
Celui-ci irait bien, avec ta série sur Venise
Jolie balade dans Bayeux, vision paisible de l'eau .. J'ai prévu de lire le roman de Mathias Enard, j'avais calé devant zone, mais celui-ci me tente beaucoup.
RépondreSupprimerbonjour, une première visite sur ton blog et la découverte de ce roman que tu résumes si bien, je suis comblée et je reviendrai!!
RépondreSupprimerbon week end
véro
Je suis attirée par l'eau, et ce billet est superbe avec de très belles mosaïques qui mettent en valeur les moulins, lavoirs, roues à aube. J'aime beaucoup. Bon week end Martine et Bises complètement glacées.
RépondreSupprimerle roman est très tentant! ...les moulins!on entend l'eau ruisseler...on attend la farine!bon week-end! gelé! ici...
RépondreSupprimerIl est splendide ce moulin. Ces photos sont un régal.
RépondreSupprimerLe livre m'intéresse fortement. Je suis submergé de livres en ce moment car il y a vraiment de très beaux livres qui sortent ces derniers temps.
Quelle jolie promenade, quelques fleurettes nous auraient fait penser que nous étions déjà au printemps...
RépondreSupprimerLe livre est très attirant surtout après avoir ces quelques lignes.
Bon week end
Bises
Danielle
Aloïs, Chic est comme un fantôme, un fantôme fulgurant... Je viens de lire aussi "prodigieuses créatures" que j'ai beaucoup aimé, incollable sur les fossiles maintenant !
RépondreSupprimerMissyves, tu n'as pas reconnu Bayeux, il va falloir que tu viennes marcher avec moi là-bas !
J'irai voir aussi "dans tes yeux" lundi!
Merci pour ce beau poême d'Albert Samain que je ne connais pas ! Je vais faire une recherche !
A bientôt
Aifelle, tu n'as pas trop apprécié "zone"? Je vais fouiller dans sa bibliographie ! Bayeux est une ville agréable et calme !
RépondreSupprimerBienvenue Giveto, je te souhaite bonne lecture !
A bientôt
Bon week-end à toi aussi Tataze, je suis très contente que ma balade te plaise !
RépondreSupprimerBonne lecture aussi Gwendoline, profite de ces week-ends froids et pluvieux !
A bientôt
Dimitri, c'est fou depuis que j'ai un blog, j'ai beaucoup de sollicitations de lecture, aussi !
RépondreSupprimerDes fleurettes j'en ai photographiées aussi, une prochaine fois...
Merci Danielle d'être passée, bon week-end !
A bientôt
Que de souvenirs pour moi, ces barques que l´on prenait pour naviguer dans les canaux du parc de Richelieu quand j´étais jeune.
RépondreSupprimerJe crois que ce livre va me plaire.
Bon dimanche
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RépondreSupprimerMoulin, lavoir et reflets sur l'eau, j'adore...
RépondreSupprimerQuant au roman tu en parles avec tant de joie et de passion que je note le titre...
Merci Martine et bon dimanche
Magnifiques ces moulins, ils me font songer à mes balades à Pont-Aven.
RépondreSupprimerBon dimanche. Bises.
Tatiana nous parle d'Istambul depuis quelques jours. Tu me donnes envie de lire ce livre.
RépondreSupprimerTes arguments pour donner envie de lire ce livre sont imparables, et je vais me le procurer sous peu
RépondreSupprimerOxy, peut-être viendras-tu un jour de ce côté de la Basse Normandie, et je te ferais visiter cette belle ville !
RépondreSupprimerJ'espère que ce livre te plaira comme il m'a plu !
Oui, un peu de Pont Aven avec en plus, une splendide cathédrale et un petit air bien à elle !
A bientôt
Tu peux le lire Evelyne, tu ne le regretteras pas !
RépondreSupprimerToi aussi, Michelaise, voilà un livre qui m'a donné de la joie, pourquoi ? Tu me le diras !!!!
A bientôt
J'aime beaucoup cette jolie balade dans une ville que je ne connais pas , Bayeux, ai-je compris dans les commentaires..un livre à noter ... vu que tu avais lu "prodigieuses créatures", j'avais beaucoup aimé...du reste quand je regarde ta liste à droite, nous avons eu plusieurs lectures communes ! bonne soirée, Martine...
RépondreSupprimerTrès belle promenade au fil de l'eau, tu donnes envie de te suivre Martine ! Tu parles très bien de ce livre et me donnes bien envie de te suivre aussi dans ta lecture. A bientôt.
RépondreSupprimerCatherine, je suis contente de te faire découvrir Bayeux et que nous ayons des lectures communes, mais je suis très en retard quant à ma liste de livres lus depuis "Storr" de Françoise Cloarec...
RépondreSupprimerA bientôt
Odile, alors j'ai deux points positifs !!!!!
RépondreSupprimerA bientôt
On s'est peut etre déjà croisé
RépondreSupprimerTu crois, Chic ????
RépondreSupprimerJ'ai de la chance, la bibliothèque de l'endroit où je travaille l'a acheté : il sera dans mon sac cet après-midi... Bonne journée à toi
RépondreSupprimerTrès belles photos, qui donnent envie d'aller visiter Bayeux. Et qui enclenchent les rouages de ma pensée, faisant jaillir une association d'idées inattendue :
RépondreSupprimerIl reste encore trois ou quatre roues sur la Sorgue, dans Avignon. Mais elles ne tournent plus guère. Par contre, celles de l'Isle-sur-la-Sorgue sont très chantantes...
Laure de Noves, l'Aure de Bayeux, il y a un point commun. Pour s'en convaincre, il faut lire ce poème de Pétrarque, que voici :
Amour m'a exposé comme cible à la flèche,
Comme neige au soleil, comme cire au grand feu,
Et comme brume au vent ; et déjà je m'enroue,
Dame, à crier merci, et vous n'en avez cure.
De vos yeux est parti, hélas ! Le coup mortel
Contre quoi ne me vaut ni le temps ni le lieu ;
De vous seule procède, et ce vous semble un jeu,
Le soleil et le feu, le vent qui m'ont fait tels.
Les pensées sont des dards, le visage un soleil,
Le désir feu ; et c'est avec toutes ces armes
Qu'Amour me point, qu'il m'éblouit et me consume ;
Et l'angélique chant, ainsi que les paroles,
Le doux esprit dont je ne sais pas me garder,
Sont L'aure devant quoi ma vie s'en va fuyant.
Francesco Petrarca
Voir la citation de Chateaubriand, dans la définition du mot "aure" signifiant souffle d'air.
Un lieu MAGIQUE !!
RépondreSupprimerDouce soirée !
Nedj
ben j'ai pensé que si tu avais croisé une prodigieuse créature...ça devait être moi (cof cof...re-cof)
RépondreSupprimerBonne lecture Margotte ! Tu me diras !
RépondreSupprimerTelia, si mon billet et plus précisément l'Aure qui traverse Bayeux t'a inspiré ce poème de Petraque dédié à son amour Laure, j'en suis absolument ravie ! Merci de venir déposer ce beau poème ici si gentiment... Et me faire replonger dans la vie de Pétraque que j'avais quelque peu oubliée mais quand je te parle de Villeneuve-les-Avignon, La Sorgue et puis Arezzo, Florence et même Venise, je pense que ça résonne en toi !!!
RépondreSupprimerDécidemment, ce billet inspire les poêtes ou celles qui les aiment !
Oui, Nehj, une ville agréable et ce n'est pas Chic qui me contredira, n'est-ce pas Chic ?
RépondreSupprimerA bientôt
Merci pour cette belle promenade et encore plus de la recommandation pour le livre. Je vais le retenir, car ton enthousiasme est prometteur d'un très bon moment à passer.
RépondreSupprimerOui, oui, Amartia, il te plaira !
RépondreSupprimerA bientôt
J'aime beaucoup Bayeux pour deux raisons (au moins) :) l'une secrète et l'autre...aussi ;))
RépondreSupprimerDeux secrets alors, Chic mais chut...ON NE DIT RIEN, chut....
RépondreSupprimerCoucou Martine. Il y a quasiment 2 ans jour pour jour que tu as parlé du livre de Mathias Enard. Je viens de le lire et, franchement, c'est un régal !
RépondreSupprimerBises à toi et à bientôt sur des pages plus récentes ;-)