Ayant laissé trop de jours
avec d'autres découvertes à Paris, les évènements s'enchaînent à vitesse grand
V en ce mois de juin, je ne peux restituer "mon" festival de St Malo
avec les étonnants voyageurs, dans son entier mais je tiens à vous parler d'une
belle rencontre que j'attendais…
Je voulais découvrir le
dernier opus d'Ananda Devi, auteure mauricienne, ayant déjà lu "le
sari vert". J'ai trouvé son intervention un peu courte, partageant le
plateau avec une auteure iranienne, Chahdortt Djavann, qui m'a vivement
interpellée aussi, dans sa réflexion de femme écrivain et Patrick
Declerck, écrivain belge, ancien psychanalyste, autour du thème "En nom propre".
Ananda Devi, raconte dans
son livre, "Les hommes qui me
parlent" (que je n'ai pas encore lu mais il est en bonne place sur ma
pile !) ses difficultés d'épouse, de mère écrivain dont le fils la dénonce
comme mauvaise mère. Une femme qui vit et qui écrit, mariée depuis 30 ans, elle a toujours pensé à écrire pour se
délivrer de sa timidité maladive (elle a écrit son premier recueil de poèmes à
19 ans). Division de deux femmes, celle qui vit docilement et celle qui écrit,
celle-là même qui provoque l'autre et la pousse à réfléchir sur elle-même.
"Pour écrire il faut se
démultiplier, se laisser habiter par ses personnages, souvent pour ne plus
savoir qui l'on est, on devient alors sa propre fiction et puis on ressent un
terrible besoin de se retrouver." Les mots, l'écriture la protègent…
Avoir le courage de rompre,
casser les masques pour être elle-même.
"Être artiste c'est être autiste", une seule lettre différencie ces deux mots, une phrase d'écrivain, dit-elle, mais cette prise de mots a fait partie de sa reconstruction. Il fallait que les hommes l'écoutent aussi…
Cette délivrance par les mots n'a pas suffi à réconcilier les hommes qui l'entourent, "les hommes qui me parlent" et qui n'écoutent jamais… Barrière de verre ou de fer entre ces hommes et ces femmes, femmes qui deviennent hystériques, névrosées, d'où leur rage de vivre et ce besoin d'écriture. Solitude des femmes qui se libèrent des hommes qui les musèlent… L'écriture crée alors un bouleversement dans sa vie.
Ananda Devi m'est apparue comme une femme très douce, très sensible dont la violence des mots doit être encore présente dans ce dernier livre, tellement est forte sa conviction de se libérer d'un poids qui lui pèse depuis son enfance, son éducation et les traditions de femme soumise…
En tout cas l'envie de lire
son dernier opus était bien là, à la fin de ce café littéraire, pour deux
raisons : Parce que j'avais bien aimé lire son roman "Le sari vert"
qui avait fait revivre en moi des souvenirs de ces îles au milieu de l'océan
indien et des femmes que j'ai eu
l'occasion d'y rencontrer et par son écriture qui avait résonné en moi comme
son propos le fait ici !
Tu me donnes envie de retourner à Etonnants Voyageurs !!! Bonne journée ;-)
RépondreSupprimerEt peut-être pourrons-nous nous rencontrer cette fois-ci !!!
SupprimerBon jeudi !
Je vais, après la lecture de ta critique, m'acheter ce livre: merci. Belles illustrations de ton propos. Bonne journée.
RépondreSupprimerJe pense que nous le regretterons pas !!! Bonne lecture à toi aussi !
SupprimerBonne soirée !
Que ces splendides reflets illustrent bien le propos du livre dont tu parles et que tu donnes, doublement, envie de lire
RépondreSupprimerSi je t'ai donné envie de le lire, j'en suis particulièrement ravie ! C'est amusant, lorsque je suis sortie de ce café littéraire juste je trouvai ces reflets dans le port de St Malo ! Coïncidence !
SupprimerTu as su très bien me donner envie de lire Ananda Devi.
RépondreSupprimerJe pense que tu aimeras ses écrits et en plus j'ai découvert une belle personne que j'imaginais tout à fait en sari vert au Jardin de Pamplemousse...
SupprimerJ'ai comme toi un excellent souvenir de son livre Le sari vert.
RépondreSupprimerJe suis en liste d'attente à la bibliothèque pour Les hommes qui me parlent.
Je te conseille d'écouter cette émission
Nous avons de bons écrivains dans l'océan indien hélas souvent peu connus
Bises et bonne journée
Je pense que je vais de nouveau inscrire cette manifestation sur mon agenda
Et pourtant certains passages sont durs, il y a déjà là une certaine violence des mots...
SupprimerJe vais écouter l'émission, mais demain, je rentre des répétitions de ma chorale pour demain la fête de la musique...
Oui, tu penses aussi à Le Clézio et son livre magnifique "le chercheur d'or", peut-être le plus connu en métropole mais il y en a beaucoup d'autres !!!
OK, l'année prochaine on se retrouve là-bas!!!!
Belle soirée à toi. Bises
Sûrement très intéressant, je te fais confiance.
RépondreSupprimerLes reflets bizarres et la femme en équilibre sur sa planche vont bien avec le thème traité.
Merci de ta confiance, une belle et persuasive écriture d'une sensibilité rare...
SupprimerJe suis très contente que ce choix photographique te plaise!
A bientôt!
Intéressants propos... Moi aussi, cela me donne envie de lire ces livres ! Bonne journée !
RépondreSupprimerJe pense que nous pourrons en reparler dans un moment. Bonne lecture !
Supprimerouhh j'ai du retard à rattraper car si je connais l'auteur pour avoir écouter des interviews je ne l'ai jamais lu, ma bibli est bien pourvue je suppose que je vais trouver le sari vert
RépondreSupprimerUn écrivain à découvrir, assurément ! Tu nous diras ce que tu en penses, je compte sur toi !
SupprimerIl est curieux que cette littérature étrangère écrite par des femmes telles que Devi, et, avant elle, Nasreen, Kristof... nous renvoie encore à notre propre interrogations de notre condition, alors pourtant que ce qui peut se comprendre dans leur pays où, effectivement il y a moins d'apparente ambiguité sur leur place dans la société, l'es tmoins chez nous... Leurs paroles sonnent encore comme un écho à la difficulté, dans les pays comme le nôtre, de nous faire entendre par... les hommes, quoi qu'on en dise. Et même à lire quelqu'un comme Marilyn French, qui avait pourtant fait Haward, avait une profession bien affirmée au sein d'une société qui ne cesse de prôner l'égalité ente les sexes, on s'aperçoit que, femmes avant tout, nos préoccupations sont loin d'être résolues dans la vie quotidienne (intime), face à cette espèce si différente de nous qu'est l'homme !!! "Pour écrire il faut se démultiplier, se laisser habiter par ses personnages, souvent pour ne plus savoir qui l'on est, on devient alors sa propre fiction", "et puis on ressent un terrible besoin de se retrouver"... Sauf sur la conclusion, je suis d'accord, car finalement, on ne se retrouve jamais parce que, tout simplement, lorsqu'on écrit, on est momentanément et non entièrement à part. Ce me semble. Et c'est vrai qu'on est souvent habités par ses personnages, qu'on a parfois envie de transformer au fil de l'écriture, de faire vivre le plus longtemps possible. Mais de là, commeje l'ai fait une fois, à transformer une nouvelle qui devait faire 100 pages en un roman de... 400, il y a de l'abus de f(r)iction !!! Bonne journée !
RépondreSupprimerJe suis ravie que ce thème t'inspire, il est vrai que le statut de la femme est encore en devenir dans beaucoup d'endroits dans le monde et même dans des pays qu'on dit en avance sur d'autres!!!! Et le rôle de la religion ?
SupprimerLà, il me semble qu'Ananda Devi a voulu nous dire que la femme qui écrit crée plusieurs "moi" et il lui est important de se retrouver car il est difficile d'avoir le courage de rompre avec la personne sociale qu'elle fut, dans une tradition familiale avec ses hommes...Père, mari, fils.
Je crois que j'en saurais plus en lisant son livre !
Merci de ta réaction intéressante !
A bientôt
PS : J'ai réussi mes trois pots de fraises!!!
Une superbe bannière Enitram, et tes photos sont toujours aussi belles, même La Défense peinte en gris! J'y ai vécu quelques années à quelques pas du parvis...
RépondreSupprimerDouce journée.
J'espère que je t'ai donné aussi envie de lire ces deux livres!!!!
SupprimerMerci d'être passée ici!
Vivre à La Défense ne me viendrais pas à l'idée mais quand on est obligée...Comment as-tu vécu ces années ?
Beau jeudi !
Je me suis laissée envoutée par les reflets de tes photos , symboles de mémoires qui se marient si bien avec les mots de ta rencontre...
RépondreSupprimerJe vais découvrir Ananda Devi avec " Le sari vert " qui est à la médiathèque...:-))
Merci Énitram et bravo pour le bleu...comme toi j' aime, surtout en ce moment on en a tellement besoin...
Le sari vert est quelque peu très dur par moments mais tellement porteur d'une suite probable...
SupprimerToujours aspirée par le bleu, souvenirs quasi quotidiens de ce soleil que j'essaie de porter au fond de moi pour longtemps encore, j'espère!!!!
Oui on en a tellement besoin !
Bonne journée Mathilde !
Notre situation de femmes occidentales n'est pas méilleure. Certes nous pensons avoir beaucoup de liberté mais sur le fait les choses ne sont pas aussi simple.
RépondreSupprimerRien est jamais acquis, à la femme et d'ailleurs même à l'homme!!!! Mais c'est sûr qu'il y a des vies sur terre plus difficiles que d'autres...
SupprimerC'est vrai que tes photos des reflets dans l'eau sont particulièrement belles et réussies! Bravo et merci de ce joli voyage dans les tons bleus!
RépondreSupprimerBisous et très belle soirée
Ravie que ce voyage te plaise ! Saint Malo-Maurice, effectivement on peut en rêver....
SupprimerBelle journée à toi. Bisous
Un parfum de vanille flotte dans ce billet.
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas l'auteur,merci.
ça sent la vanille, la mangue et le tamarin... Ritournelle que je faisais chanter à mes petits loups!!!!
SupprimerAnanda ne demande qu'à être connue, assurément ! Et ses livres à être lus!
une belle illustration , tes photos soulignent très bien tes propos...
RépondreSupprimerMerci Elfi !
SupprimerA bientôt !
Coucou Martine,
RépondreSupprimerTes reflets sont extraordinaires ! de l'Art ! On devine même des petits poissons d'argent...Et un rouge ! lol
Quant à ce que dit Ananda Devi "être artiste, c'est être autiste" ce n'est pas faux...
Merci Martine et Bisous
Il y a un temps pour tout je crois, un temps pour l'écriture ou n'importe quel art et un temps pour la vie au quotidien. L'équilibre n'est pas facile à maintenir et peut-être plus pour les femmes ?
SupprimerBonne journée à toi. Bisous
Oh comme c'est surprenant, je me reconnais dans les mots ( le propos que tu nous donnes ) de cette femme ! ce bouleversement intérieur qui pousse à écrire quand on est une femme, vivante, pleine et double !!!
RépondreSupprimerJe note le titre !
Pensées fraises et matinales ma chère Enie ! de ta sainte malle, haut !
Tu ne pouvais pas réagir autrement chère Veronica !
SupprimerBonne lecture !
Fraises à la vanille bourbon que je viens de terminer! Bises de la cuisine !
Un super billet très joliment illustré et qui donne envie de connaître cette auteure!
RépondreSupprimer""Être artiste c'est être autiste", me fait penser à (The Curious Incident of the Dog in the Night-Time) "Le Bizarre Incident du chien pendant la nuit" . Ça n'a rien à voir avec le statut de la femme, mais j'ai vraiment beaucoup aimé;o)
Merci pour le partage. Et merci pour ta visite et la trace de celle-ci;o)
***
À bientôt, j'espère****
Je découvre ce titre , un livre ou un film ? Je vais chercher avec Google!!!
RépondreSupprimerLe choix de mes photos a pour moi un réel lien avec l'impression que l'auteur m'a laissée, donc je crois bien que le message est bien passé!!!!
Re-merci de ton passage ici !
Bon vendredi !
Bonsoir Martine. Je viens de noter les deux titres dont tu parles car tu m'as vraiment donné envie de les lire. Ce soir je vais commencer "Le cherche bonheur" de Michael Zadorian. Je ne sais plus laquelle de mes copinautes en a parlé dernièrement...
RépondreSupprimerTes photos de reflets sont très, très réussies. Bravo !
Bises à toi
Tu ne vas pas le regretter, c'est sûr ! Quant au livre de Michael Zadorian, une ode à la vie...
SupprimerMerci Oxy, tous les ans St Malo m'inspire!!!!
A bientôt
Beau week-end à toi, croisons les doigts!!!! Bises
Avec tes mots et tes superbes images tu me donne envie de lire Ananda Devi.
RépondreSupprimerBises et belle journèe.
Vraiment j'en suis ravie ! Merci ! Tu sais, il paraît que les femmes qui écrivent sont dangereuses!!!!! Que nenni!!!!
RépondreSupprimerBeau week-end à toi! Bises
Bon jour,
RépondreSupprimerJ’ai bien compris, que tu as rencontré Ananda Levi à St.-Malo ? Tu lis beaucoup de livres ? En été j’achève de lire environ 1-2 livres par mois (le soir je travaille aussi dans le jardin). En hiver je lis environ 2-3 livres par mois. En plus je lis des hebdomadaires (Der Spiegel, Wirtschaftswoche, une fois par mois Le Nouvel Observateur). Tu aime Patricia Kaas ? Ma fille me veut donner comme cadeau pour mon anniversaire l’autobiografie de Patricia Kaas.
Salut d’Allemagne
Dieter
J'aime beaucoup la lecture mais c'est vrai que depuis que j'ai ouvert ce blog, j'ai moins de temps pour lire....
SupprimerJe vois que toi aussi tu lis et c'est sans doute une de tes occupations préférées ! Je ne connais pas trop Patricia Kaas.
J'ai bien rencontré Ananda Devi qui m'est apparue comme une personne très agréable !
Bon week-end à toi !
Un rapide coucou dans une période survoltée ;-)
RépondreSupprimerJ'avais adoré "les étonnants voyageurs" tout comme j'ai adoré découvrir Saint Malo à cette occasion. Tes photos et leurs couleurs me donnent des fourmis dans les jambes pour y retourner, et dans les doigts pour y prendre quelques clichés ;-) L'année prochaine, si tout va bien !
Je ne connais pas cette auteure, que je lirai volontiers moi aussi. J'ai lu avec attention les extraits que tu donnes, j'écouterai les interviews... Mais je ne peux pas être d'accord avec ce qu'elle prétend "être artiste, c'est être autiste"... ça me rappelle ce que nombre de politiciens s'envoient à la tête pour dire simplement qu'ils ne s'écoutent pas entre eux. Et travaillant avec beaucoup d'autistes (et donc aussi avec leurs parents), j'imagine la colère de ces derniers lisant une telle assertion. C'est ne rien connaître des autistes et de leurs handicaps sociaux et relationnels que d'utiliser un tel raccourci.
Un écrivain, plus que tout autre, devrait savoir utiliser le mot juste ;-)
Mais je rejoins l'enthousiasme de Mildred pour "Le bizarre incident du chien pendant la nuit" de Mark Haddon, il existe en poche maintenant. Mais il ne s'agit pas d'une autobiographie (même si l'auteur se met parfaitement bien dans la tête d'un ado autiste, puisqu'il a travaillé longtemps avec eux). Bref, c'est un "artiste" qui parle d'un autiste :-))
Bises Martine et merci encore pour ces photos.
"Etre artiste c'est être autiste", je saurais mieux te répondre quand j'aurais lu son livre mais je pense qu'elle a voulu dire que pour écrire il faut s'isoler, se concentrer sur "son moi littéraire, celui qui inspire pour écrire" comme le pensait déjà George Sand... Je suis très contente que tu profites de ce petit billet pour venir me faire un petit coucou !
SupprimerJe compte bien te voir l'année prochaine à St Malo !!! Et surtout, si tu passes par ici, tu me préviens!
Belle semaine à toi. Bises
Une femme, une de plus, témoignant de la condition faite aux femmes par certaines religions... Ton billet m'a donné l'envie d'en savoir plus à son sujet mais l'article de Wiki est assez succinct. Par contre, l'article qu'il donne en lien est plus explicite, bien qu'il ne réponde pas à la question de la part de la religion dans l'enfermement dont il est question (mais j'aime beaucoup la photo d'Ananda par Catherine Hélie).
RépondreSupprimerTa dernière photo, avec cette femme isolée au milieu de l'eau et le fort militaire en arrière plan, illustre magistralement la position de la femme face aux pouvoirs masculins dans de nombreux pays.
Bonne fin de semaine, Enitram, bises et merci pour ce passionnant reportage.
Oui, la place de la femme dans la société est toujours d'actualité de par le monde.
SupprimerMerci pour le lien que je n'avais pas encore lu. Tu sais que ces interventions ne sont pas assez longues pour expliciter les thèmes abordés et c'est aussi une incitation à approfondir les sujets...
Hier j'étais à Fontevraud et il était encore question des femmes avec Robert d'Arbrissel, dans la communauté chrétienne, des valeurs de la démocratie...
Belle semaine à toi. Bises
Une auteure à découvrir. En tout cas tu me donnes l'envie de lire ce dernier ouvrage. Je t'envie d'avoir pu assister à ces encontres à St Malo.
RépondreSupprimerTous les ans nous nous demandons si nous retournerons là-bas et puis l'appel de ces "étonnants voyageurs" nous entraîne à St Malo et ce sont de belles découvertes à chaque fois...
SupprimerJolie rencontre et jolies photos pour nous aussi qui en profitons! Cela fait tellement longtemps que je ne suis pas allé à Saint-Malo! A presto
RépondreSupprimerOn ne peut pas tout faire cher GF ! Moi, je pourrais regretter aussi de n'être pas allée écouter "ta" diva et comme tu le racontes si bien, aux premiers rangs, et alors le miracle peut se reproduire, plus rien n'a d'importance, même la mauvaise acoustique... Quel bel article encore une fois, j'espère qu'Elle les lit...
RépondreSupprimerBuona settimana !
Une belle rencontre et un billet charmeur avec des reflets d'eau qui ressemblent à des tableaux de Miro ou de Klee !
RépondreSupprimerMerci