Vous parler de printemps aujourd'hui ? Bien sûr
c'est le premier jour !
Oui
je le fais avec la poésie qui est à l'honneur en ce mois de mars 2015 !
Le
sujet de ce printemps des poètes en est l'insurrection.
J'ai
répondu à Aifelle que je me joindrai à elle et à tous ceux qui sont sensibles à
la poésie.

J'ai choisi deux poèmes, le premier de Sabine Sicaud, poète disparue
si jeune que je vous avais déjà présentée ici et un autre de Charles Cros.
Le chemin des Hors-la-loi
C’est le chemin des
Hors-la-loi
Sans pavés. Sans poteaux
ni bornes.
Sans fils télégraphiques
En portées de musique.
Sans affiches rouges ou
jaunes.
Sans rivière, sans pont du
Roy,
Sans maisons, sans
clochers, sans rien.
Un chemin sans troupeau ni
chien
Sous une lune qui s’écorne
Toute seule au milieu du
ciel.
Chemins, chemins habituels
Faits pour les gens en
uniforme,
Vous nous menez chacun
sait où.
Mais la lune a des
complaisances
Pour les rebelles et les
fous.
Et quand l’aventure
commence
Elle transpose on ne sait
où
Le petit chemin sans
ornières,
Sans bannières et sans
frontières,
Qui peut-être
Un jour fut à nous.
Sabine Sicaud
Ma pensée est une
églantine
Eclose trop tôt en avril,
Moqueuse au moucheron subtil
Ma pensée est une églantine ;
Si parfois tremble son pistil
Sa corolle s'ouvre mutine.
Ma pensée est une églantine
Eclose trop tôt en avril.
Ma pensée est comme un chardon
Piquant sous les fleurs violettes,
Un peu rude au doux abandon
Ma pensée est comme un chardon ;
Tu viens le visiter, bourdon ?
Ma fleur plaît à beaucoup de bêtes.
Ma pensée est comme un chardon
Piquant sous les fleurs violettes.
Ma pensée est une insensée
Qui s'égare dans les roseaux
Aux chants des eaux et des oiseaux,
Ma pensée est une insensée.
Les roseaux font de verts réseaux,
Lotus sans tige sur les eaux
Ma pensée est une insensée
Qui s'égare dans les roseaux.
Ma pensée est l'âcre poison
Qu'on boit à la dernière fête
Couleur, parfum et trahison,
Ma pensée est l'âcre poison,
Fleur frêle, pourprée et coquette
Qu'on trouve à l'arrière-saison
Ma pensée est l'âcre poison
Qu'on boit à la dernière fête.
Ma pensée est un perce-neige
Qui pousse et rit malgré le froid
Sans souci d'heure ni d'endroit
Ma pensée est un perce-neige.
Si son terrain est bien étroit
La feuille morte le protège,
Ma pensée est un perce-neige
Qui pousse et rit malgré le froid.
Charles Cros
J'ai
pensé aussi à cet extrait de Kenneth White, poète, écrivain-voyageur dont je viens
juste me procurer son livre "Les cygnes sauvages"
« On
se demande si l’humanité ne pourrait pas s’arrêter tout simplement pendant
quelque temps, jeter un coup d’œil autour d’elle et dire, OK ! il est
temps d’essayer de refaire le cercle.
Mais
où est l’humanité ?
Où sont les êtres humains ?
Il y a cette nation-ci et cette nation-là, et dans chaque nation il y a ce
clan-ci et ce clan-là, ce parti-ci et ce parti-là, cette secte-ci et cette
secte-là, cette personne-ci et cette personne-là.
Tous avec des identités différentes auxquelles ils veulent s’accrocher, et
prêts à se battre pour elles sans la moindre hésitation.
Quelle chance le monde a-t-il dans toute cette foire de folie furieuse ?
On brûle les arbres et les herbes.
On bétonne la terre.
Tout ça au nom d’Une chose ou d’une Autre.
Le seul espoir est dans une sorte de vide, d’anonymat.
Il
y avait un jeune gars dans le bar. Il portait un blouson de cuir et sur son dos
on pouvait lire : « Un paumé de Yamaguchi. »
Il y en a beaucoup, des paumés de Yamaguchi, en cette saison du monde.
Cherchant où aller et avec qui. »
White Kenneth (Les
cygnes sauvages)
"Les hommes sont les membres d'un même corps. Ils furent créés à partir de la même essence.
RépondreSupprimerSi le destin venait à faire souffrir l'un d'eux. Les autres membres ne connaitraient pas le repos.
Toi que le malheur des autres laisse indifférent. Tu ne mérites pas d'être appelé Homme."
Traduit par Farzine POURCYRUS un poème de Saadi Martine tu dois connaitre son "jardin des roses" !
ah les cygnes sauvages quel plaisir de lecture
RépondreSupprimermais j'aime beaucoup ce poème de Charles Cros que je ne connaissais pas
Joyeux Printemps !!
Quelle richesse dans les poèmes choisis par les unes et les autres .. je suis ravie. Je n'ai pas encore lu Kenneth White, mais qu'est-ce que j'attends ? Merci de ta participation Martine.
RépondreSupprimertu le fêtes dignement!!! bises du sud...mais le printemps se laisse aussi attendre...
RépondreSupprimerLes poèmes sont très jolis , mais c'est le texte de W. Kenneth qui me touche , il est tellement près de ce que je ressens en ce moment ! Merci de nous l'avoir fait connaître !
RépondreSupprimerBonne fin de semaine !
On est bien reçu dans ton joli blog avec ce choix de trois poésies toutes très belles, vibrantes, et qui me touchent toutes! J'aime beaucoup ces hors-la-loi, rebelles et fous hors des sentiers battus; J'aime les fleurs de Charles Cros qui symbolisent sa pensée frémissante et rétive, ... et le dernier de texte de W.Kenneth qui, je suis comme Malyss, me parle tant du monde d'aujourd'hui devenu fou! Un beau printemps en poésie!
RépondreSupprimerJ'aime le poème de Charles Cros, j'aime sa poésie de la pensée.
RépondreSupprimerUn bien beau billet printanier et poétique, Martine, je t'embrasse.
De belles découvertes poétiques en ce jour de printemps!
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas Sabine Sicaud.
Le joli poème de Charles Cros a un faux air de ballade médiévale
Merci pour ton billet, un moment de beauté.
RépondreSupprimerQuelle bonne idée que la poésie pour le printemps!
RépondreSupprimerMerci pour ces partages Martine. Il faudra que je prenne le temps de relire ces deux poèmes car il me faut toujours plusieurs lectures pour mieux apprécier un texte, mais je suis déjà subjuguée par le talent de la jeune Sabine (dont j'avais lu auparavant un texte magnifique sur tes pages) et j'aime beaucoup aussi les pensées diverses de Charles Cros
RépondreSupprimerLe printemps ne fait pas éclore que les fleurs, il réveille aussi la beauté sous toutes ses formes.
Bises à toi :-)
la poésie, je suis fan....depuis très longtemps, la musique des mots est si jolie et évocatrice!....le pont est superbe! belle soirée...
RépondreSupprimerBien que rédigé il y a déjà un quart de siècle, le texte de Kenneth White est tellement d'actualité qu'il occulte les poèmes, pourtant charmants, de Sabine et de Charles. Dans ma bibliothèque, j'ai depuis très longtemps quatre livre de cet auteur que j'aime particulièrement : "La figure du dehors" "Lettres de Gourgounel" "Le visage du Vent d'Est" et "La Route bleue" qui lui a valu le prix Médicis étranger en 1983. "Les cygnes sauvages" a été publié sept ans plus tard, à une période où j'étais très prise par mon travail, ce qui fait que je l'ai loupé. Merci d'en avoir parlé, je vais le commander.
RépondreSupprimerBises, bon dimanche et beau printemps sur ta contrée, Enitram
les eaux, les roseaux, les oiseaux
RépondreSupprimerque c'est beau
je te souhaite un joli printemps
très sympa tous ces poèmes , j'adore tu t'en doutes bien
RépondreSupprimerje connais moins tous les poètes contemporains
merci du partage
bonne journée
bisous
Que c'est beau tout cela ! De la poésie plus poétique que la mienne.
RépondreSupprimerD'ailleurs je republierai sur mon autre blog le texte écrit justement sur la difficulté des vers et des rimes.
Belle journée !
un très joli post
RépondreSupprimerbonne fin de journée
Très touchée par le dernier poème que je garde précieusement ...Le monde a tant besoin de respirer la poésie , de respirer la paix de l'âme ..:-)
RépondreSupprimerDe tout coeur merci et bisous tout frais du matin
Bien sûr le texte de Kenneth White est très juste et très actuel.
RépondreSupprimerMais j'ai un coup de cœur pour le premier poème qui me touche et m'émeut beaucoup.
Un très beau billet qui rend hommage à Calliope et Érato.
Gros bisous Martine.
Belle journée.
C'est vraiment printemps sur votre blog. L'en-tête photo est belle! Une trés belle série. Bon week-end. Salutations de la Pays-Bas, Joke
RépondreSupprimerQuelle chance le monde a-t-il?
RépondreSupprimerPeut-être celle d'avoir des poètes, d'avoir des gens qui lisent et apprécient leurs mots?
Merci pour ce petit florilège, tu sais combien j'aime la poésie.
Bon weekend!
Je reviens demain visiter ton jardin
RépondreSupprimerBisous Martine !
Par ordre de préférence :je suis particulièrement touchée par le texte de White Kenneth qui est une vraie peinture de notre monde maintenant. Puis le poème de Charles Cros qui me fait penser à un accouchement de la "pensée" au fil d'une vie humaine et enfin le texte de Sabine Sicaud où la nature offre un chemin pour survivre...
RépondreSupprimerEt puis une autre préférence pour ta branche fleurie sur fond de ciel bleu !!!
Merci pour mon heure du conte ! :-)