
L'ayant cueilli au vol, à la bibliothèque, j'ai lu "Lait noir" d'Elif Shafak qui relate la difficulté pour certaines femmes (les femmes écrivains en particulier comme elle-même) de prendre la décision d'enfanter et de continuer à écrire. En fait, elle nous incite à réfléchir sur la condition féminine et sur les difficultés que peuvent rencontrer les femmes écrivains à s'épanouir dans la maternité.
Elle nous conte après la naissance de son bébé la dépression qui l'a assaillie et envahie pendant dix longs mois.
Elle ne nous relate pas uniquement ses doutes et ses combats avec ses voix intérieures et ses djinns qui habitent son esprit (passages émouvants ou au contraire très drôles) mais elle met en parallèle le choix de vie de ses consoeurs d'écriture comme Virginia Woolf, Simone de Beauvoir, Jane Austen, George Sand, Doris Lessing et tant d'autres...
Et pourtant "Maternité et écriture ne sont pas deux pôles opposés. Rien ne nous oblige à trancher…"
J'ai aimé la franchise avec laquelle elle nous raconte sa dépression post-natale d'ailleurs je ne me souviens pas d'avoir déjà lu ce tabou dans aucun livre. La maternité peut –elle être que bonheur et épanouissement ?
Je pense que cette réflexion sur le désir de grossesse est encore plus difficile à notre époque. On voit beaucoup de jeunes femmes qui attendent 35 ou 40 ans pour faire leur premier enfant. Quant aux femmes écrivains contemporaines, je ne sais pas…
Faire naître un livre ou un enfant ? Ou concilier les deux ?
Ce livre m'a touchée malgré une certaine réticence lorsque j'avais découvert son titre qui m'avait fait froid dans le dos !
Alors, "lait ou encre" tel est le choix ou "lait et encre" ? Pour que chacune trouve son ciel, à chacune de faire sa voie… lactée …