Quand le temps est maussade, le ciel presque noir, il me prend l'envie de vous emmener quand même dans ma campagne où des arbres nus grelottent silencieusement, où parfois un craquement sourd se fait entendre et revenir au jardin où des roses nous attendent encore et qu'un simple bouquet de tulipes nous fait espérer les beaux jours…
Aux
arbres il faut un ciel clair,
L'espace, le soleil et l'air,
L'eau dont leur feuillage se mouille.
Il faut le calme en la forêt,
La nuit, le vent tiède et discret
Au rossignol, pour qu'il gazouille.
Mais quand mauvaise est la saison,
L'arbre perd fleurs et frondaison.
Son bois seul reste, noir et grêle.
Et sur cet arbre dépouillé,
L'oiseau, grelottant et mouillé,
Reste muet, tête sous l'aile.
Ainsi ta splendeur, sur le fond
Que les envieuses te font,
Perd son nonchaloir et sa grâce.
Chez les nuls, qui ne voient qu'hier,
Le poète, interdit et fier,
Rêvant l'art de demain, s'efface.
Arbres, oiseaux, femmes, rêveurs
Perdent dans les milieux railleurs
Feuillage, chant, beauté, puissance.
Dans la cohue où tu te plais,
Regarde-moi, regarde-les,
Et tu comprendras mon silence.
L'excuse .charles Cros
Belle semaine à vous qui passez