Il est un jardin qui, à chaque fois, m'enchante, d'autant
que je profite de la venue d'une copinaute en Basse Normandie pour l'entraîner
(cette fois-ci c'était "les Cerisiers de l'aube", après
"Autourdupuits" et Oxygène) en
cet endroit merveilleux. La maîtresse des lieux, Madame Colette Sainte Beuve
est une passionnée de jardins comme vous auriez pu vous en douter. Allez voir
son site, ici, elle vous contera mieux que moi son univers ! Aujourd'hui je me suis
concentrée sur les plantes et fleurs…
Je vous convie à cette promenade avec un poème de George Sand...
A Aurore
Tout ce qu’on veut, tout ce qu’on aime.
Tout ce qu’on sait, tout ce qu’on croit,
Tout ce que l’on sent en soi-même
Elle est belle pour qui la voit,
Elle est bonne à celui qui l’aime,
Elle est juste quand on y croit
Et qu’on la respecte en soi-même.
Elle est bonne à celui qui l’aime,
Elle est juste quand on y croit
Et qu’on la respecte en soi-même.
Regarde le ciel, il te voit,
Embrasse la terre, elle t’aime.
La vérité c’est ce qu’on croit
En la nature c’est toi-même.
Embrasse la terre, elle t’aime.
La vérité c’est ce qu’on croit
En la nature c’est toi-même.
George Sand
Et maintenant avec Théophile Gautier :
Quand à peine un nuage (Balade)
Quand à peine un nuage,
Flocon de laine, nage
Dans les champs du ciel bleu,
Et que la moisson mûre,
Sans vagues ni murmure,
Dort sous le ciel en feu ;
Flocon de laine, nage
Dans les champs du ciel bleu,
Et que la moisson mûre,
Sans vagues ni murmure,
Dort sous le ciel en feu ;
Quand les couleuvres
souples
Se promènent par couples
Dans les fossés taris ;
Quand les grenouilles vertes,
Par les roseaux couvertes,
Troublent l’air de leurs cris ;
Se promènent par couples
Dans les fossés taris ;
Quand les grenouilles vertes,
Par les roseaux couvertes,
Troublent l’air de leurs cris ;
Aux fentes des
murailles
Quand luisent les écailles
Et les yeux du lézard,
Et que les taupes fouillent
Les prés, où s’agenouillent
Les grands bœufs à l’écart,
Quand luisent les écailles
Et les yeux du lézard,
Et que les taupes fouillent
Les prés, où s’agenouillent
Les grands bœufs à l’écart,
Qu’il fait bon ne rien
faire,
Libre de toute affaire,
Libre de tous soucis,
Et sur la mousse tendre
Nonchalamment s’étendre,
Ou demeurer assis ;
Libre de toute affaire,
Libre de tous soucis,
Et sur la mousse tendre
Nonchalamment s’étendre,
Ou demeurer assis ;
Et suivre l’araignée,
De lumière baignée,
Allant au bout d’un fil
À la branche d’un chêne
Nouer la double chaîne
De son réseau subtil,
De lumière baignée,
Allant au bout d’un fil
À la branche d’un chêne
Nouer la double chaîne
De son réseau subtil,
Ou le duvet qui flotte,
Et qu’un souffle ballotte
Comme un grand ouragan,
Et la fourmi qui passe
Dans l’herbe, et se ramasse
Des vivres pour un an,
Et qu’un souffle ballotte
Comme un grand ouragan,
Et la fourmi qui passe
Dans l’herbe, et se ramasse
Des vivres pour un an,
Le papillon frivole,
Qui de fleurs en fleurs vole
Tel qu’un page galant,
Le puceron qui grimpe
À l’odorant olympe
D’un brin d’herbe tremblant ;
Qui de fleurs en fleurs vole
Tel qu’un page galant,
Le puceron qui grimpe
À l’odorant olympe
D’un brin d’herbe tremblant ;
Et puis s’écouter
vivre,
Et feuilleter un livre,
Et rêver au passé
En évoquant les ombres,
Ou riantes ou sombres,
D’un long rêve effacé…
Et feuilleter un livre,
Et rêver au passé
En évoquant les ombres,
Ou riantes ou sombres,
D’un long rêve effacé…
…Et lorsque de ce rêve
Qui jamais ne s’achève
Mon esprit est lassé,
J’écoute de la source
Arrêtée en sa course
Gémir le flot glacé,
Qui jamais ne s’achève
Mon esprit est lassé,
J’écoute de la source
Arrêtée en sa course
Gémir le flot glacé,
Gazouiller la fauvette
Et chanter l’alouette
Au milieu d’un ciel pur ;
Puis je m’endors tranquille
Sous l’ondoyant asile
De quelque ombrage obscur.
Et chanter l’alouette
Au milieu d’un ciel pur ;
Puis je m’endors tranquille
Sous l’ondoyant asile
De quelque ombrage obscur.
le Thalictrum delavayi hewitt's double
Et j'ai retrouvé ma préférée... Toujours au bord d'un bassin, un livre entre les mains...
Et après les jardins de Castillon (on ne prononce pas le
"s") place à la musique, en soirée !
"La Tragédie lyrique en cinq actes, de Cambert à
Rameau", un programme dirigé à Lessay
par Paul Agnew. Vous savez, dans l'abbatiale où nous aimons nous rendre
chaque été…
L'orchestre et les solistes
Élodie Fonnard, Rachel Redmond, Reinoud Van Mechelen et Pierre Bessière furent
donc dirigés par le chef associé des
Arts Florissants.
Ici, c'est une petite formation des "Arts Flo", fabuleuse dans une interprétation d'un programme composé de cinq actes, extraits de : Pomone de Robert Cambert, Achille et Polyxène de JB Lully, Albion and Alabanius de Louis Grabu, Médée de Marc-Antoine Charpentier et Les Indes Galantes de Jean-Philippe Rameau dont ils nous ont gratifiés en bis !!!
Et quatre jeunes solistes
qui viennent directement du "jardin des voix", crée par
William Christie furent admirables de
sensibilité et de vérité…
J'attends avec impatience de les rencontrer de nouveau en
août dans les beaux jardins de Thiré !
Et ce que je retiens à chaque concert dirigé par Paul Agnew,
c'est son côté pédagogique pour nous expliquer les musiques qu'il interprète,
d'une façon tellement sympathique et simple non dénuée de hautes connaissances
qui nous fascinent à chaque fois ! Merci à lui !
Il faut dire que j'avance quelque peu dans cette musique
baroque grâce aux Art Flo que nous suivons depuis quelques années à Caen et
Lessay !