Solitude... Pour vous cela
veut dire seul,
Pour moi - qui saura me comprendre ?
Cela veut dire : vert, vert dru, vivace tendre,
Vert platane, vert calycanthe, vert tilleul.
Mot vert. Silence vert. Mains vertes
De grands arbres penchés, d'arbustes fous ;
Doigts mêlés de rosiers, de lauriers, de bambous,
Pieds de cèdres âgés où se concertent
Les bêtes à Bon Dieu ; rondes alertes
De libellules sur l'eau verte...
Pour moi - qui saura me comprendre ?
Cela veut dire : vert, vert dru, vivace tendre,
Vert platane, vert calycanthe, vert tilleul.
Mot vert. Silence vert. Mains vertes
De grands arbres penchés, d'arbustes fous ;
Doigts mêlés de rosiers, de lauriers, de bambous,
Pieds de cèdres âgés où se concertent
Les bêtes à Bon Dieu ; rondes alertes
De libellules sur l'eau verte...
….
Un mot vert... Qui dira la
fraîcheur infinie
D'un mot couleur de sève et de source et de l'air
Qui baigne une maison depuis toujours la vôtre,
Un mot désert peut-être et desséché pour d'autres,
Mais pour soi, familier, si proche, tendre, vert
Comme un îlot, un cher îlot dans l'univers ?...
D'un mot couleur de sève et de source et de l'air
Qui baigne une maison depuis toujours la vôtre,
Un mot désert peut-être et desséché pour d'autres,
Mais pour soi, familier, si proche, tendre, vert
Comme un îlot, un cher îlot dans l'univers ?...
La Solitude. Sabine
Sicaud (1913-1928)
La Solitude était la propriété de
ses parents. Elle qui a vécu ce que vivent les roses, une poétesse si jeune et
tellement talentueuse que je vous recommande de lire sans tarder si vous ne
l'avez pas déjà fait…
"Un cher îlot dans
l'univers"
C'est exactement ce que j'ai
ressenti une nouvelle fois en dirigeant mes pas vers les chambres de verdure dujardin de Castillon, chez madame Colette Sainte Beuve.
Après avoir entraîné ma sœur,
presque à l'ouverture de ce lieu enchanteur, je tentais Oxy de m'y accompagner, là
où le fleurissement va bon train, dans ces différents paysages verts depuis
quelques semaines par l'alternance des pluies et du soleil…
Vous décrire parfaitement ce
jardin, il me faudrait écrire un livre, ce n'est pas la peine puisqu'il vient
d'en sortir un, qu'elle vous avait présenté dans ses pages. Mais je ne me
retiens pas de vous proposer quelques images de cet endroit que je commence à connaître
de mieux en mieux et aussi comprendre la démarche de la fée qui régit de belle
façon ce paradis.
Son îlot vert, ponctué
souvent de blanc, est un lieu qui vous devient très vite familier. Un lieu
intime qu'elle partage avec ferveur comme nous avons pu le constater ce jour
quand elle nous a accompagnées un bout de chemin vers la sortie, nous qui ne cessions
pas de nous arrêter et nous extasier de milles merveilles…
Il faut vous imaginer ces
trois dames parlant au rythme du soleil qui descendait derrière une haie d'ifs
ou d'hêtres jusqu'au Viburnum qui garde
l'entrée du jardin au portail.
J'ai pensé en me penchant
sur ce billet à une autre grande amoureuse des jardins, Colette et j'ai trouvé
ceci :
Un pays que
j'ai quitté
J'appartiens à un pays que j'ai quitté. Tu ne peux empêcher
Qu'à cette heure, si épanouie au soleil, toute une chevelure
embaumée des forêts; rien ne peut empêcher, qu'à cette heure,
l'herbe profonde y noie le pied des arbres d'un vert délicieux
et apaisant, dont mon âme a soif.
Viens, toi qui l'ignore, viens que je te dise tout bas le
parfum des bois de mon pays, égale la fraise et la rose.
Tu jugerais que l'automne pénètre et meurtrit le feuillage
tombé, qu'une pomme trop mûre vient de choir, et tu le
cherches, et tu le flaires, ici, là-bas, tout près.
Et si tu passais en juin, entre les prairies fauchées, à l'heure
où la lune ruisselle sur les meules rondes, tu sentirais à leur
parfum s'ouvrir ton cœur, tu fermerais les yeux et tu laisserais
tomber la tête lourde d'un muet soupir.
Et si tu arrivais un jour d'été dans mon pays au fond d'un
jardin que je connais, un jardin noir de verdure et sans fleur,
si tu regardais bleuir au lointain la montagne ronde où les
cailloux, les papillons et les chardons se teignent du même azur
mauve et poussiéreux, tu m'oublierais et tu t'assoirais pour
n'en plus bouger au terme de la vie.
Il est bien vert son jardin, très vert, mais les fleurs s'y épanouissent librement et prospèrent chacune à son rythme. Ainsi vous pouvez en croiser de mai à septembre au détour d'une terrasse, d'un sentier, au bord d'un étang ou d'un bassin, ou dans la partie orientale et la pépinière où je suis sûre vous craquerez devant un bébé-fleur…
Et quand le soleil joue dans les feuillages...
Une fée passionnée s'active dans les massifs, ce jour-là, elle étiquetait toutes ses fleurs vivaces et autres rosiers...
Tout ce vert qui met si bien en valeur les habitantes fleuries des allées et pergolas...
Coucou Oxy !!!!
Ouvrons la petite porte à deux battants du jardin des simples...
A bientôt pour d'autres visites de jardins et je crois bien que celui-ci restera encore longtemps mon coup de coeur !