J’ai choisi en particulier
« le monde est un roman ». J’aurais pu choisir les autres options
« l’Afrique qui vient » ou « l’Amérique est une légende »
avec le fameux Bertrand Tavernier et ses westerns préférés ou…
Trois jours, le temps passe
vite, entre les conférences, il faut penser au moment d’attente pour accéder
aux différents lieux et salles, passer voir les expositions, rencontrer les
auteurs qui dédicacent au stand de leur éditeur…
« Aux frontières de
l’Europe », a retenu mon attention dès le samedi matin car je voulais
entendre Paolo Rumiz et Mathias Enard dont j’ai lu les livres respectifs,
« aux frontières de l’Europe » et « Rue des voleurs ». Et
enfin de compte ce sont les deux auteurs qui ont le moins parlé. Le premier a
vu du nord au sud de l’est de l’Europe, des frontières qui ont déchiré en deux
des paysages, séparé des hommes, les ont déraciné.
Quant à Mathias Enard, il a
décrit une Europe qui va de l’Oural à l’Atlantique, avec une frontière qui
évolue lentement. La Croatie qui demande à se protéger derrière les frontières
de l’Europe, comme la Bosnie ; Une Europe qui se veut une identité
ouverte, avec une certaine unité, parlant différentes langues, n’ayant pas
encore tout à fait une monnaie unique…
« L’art au cœur du
roman » fut la deuxième intervention à laquelle j’assistais en espérant
découvrir les auteurs comme Jim Fergus, Michelle Tourneur et Hubert Haddad sans
oublier Diana Evans.
Deux livres m’ont
interpellée dans ce débat, qui était plus une présentation de livres :
« La beauté assassine » de Michelle Tourneur et celui que j’ai acheté
à la suite, « Chrysis » de J Fergus. Mais je me suis promis de me
procurer à la bibliothèque celui de Michelle Tourneur.
Jim Fergus raconte une
histoire d’une peintre, Chrysis Jungbluth, à Paris, dans les années 1920-1930.
Son livre est lié à sa propre vie. Cela
commence par un tableau (signé de Chrysis) que Fergus découvre à Nice chez un
brocanteur, avec sa femme atteinte d’un cancer. Elle aurait tellement voulu le
ramener aux Etats-Unis, il lui achètera revenu au pays car il n’avait pas
l’argent pour lui faire ce grand plaisir, lors de ce voyage. Il le restaure,
l’encadre et lui offre pour Noël…Ce tableau comme un élan de vie !
Connecté à sa vie, à la vie de Chrysis…
Je raconte des histoires, je
ne suis pas un artiste ! Dit-il.
Ce sera le premier livre que
je lirais de cet auteur !
L’univers romantique du XIXe,
« la beauté assassine » de Michelle Tourneur, c’est l’art d’un
peintre (Delacroix) au travers du regard d’une femme, son élève qui sait ce
qu’elle va peindre dès qu’elle met les pieds dans son atelier. Le regard de
l’héroïne qui va se cacher et observer le peintre dans sa solitude. Il s’en
apercevra avec colère. Entre eux, la peinture est un appel mystique…
Bon je lirai ce livre et de
deux…
Les mots dits par Hubert
Haddad, lentement, d’une diction parfaite, m’ont emportée… Un roman, on ne sait
pas d’où cela vient, il faut un alibi : En allant à Tahiti, je suis passé
au Japon, après le séisme…Le roman c’est prendre son temps, entrer dans un
jardin éternel, intemporel, être un instant dans un espace réduit…
La mémoire, c’est l’oubli,
quelques bribes qu’on a ressenties et qui reviennent, il faut aussi de l’oubli
pour que vive la mémoire…
Tout disparaît face à
l’éternité.
Le roman interroge l’art
mais il peut être aussi l’art... « Le peintre d’éventail » son
dernier opus raconte aussi le Japon qui est sur des failles, qui sait que tout
peut disparaître mais il continue à donner des spectacles, le « zen »
sait la Merveille. Haddad a écrit 1000
haïkus et il s’est demandé quelle était la source de cette création spontanée,
il lui fallait un héros qui crée des haïkus… Ici,
une interview qui vous donnera aussi envie de lire son livre et je pense aux
amateurs de haïkus puisqu'il en a réunis dans un recueil.
Je me suis dit que si son
livre parlait de jardin, ce serait un livre pour moi aussi, et de
trois !!!
Diana Evans et la danse. Avant d’être
journaliste puis écrivain, Diana Evans était danseuse. « Shango » est
son deuxième roman où il est question de choisir entre l’art, ici, la danse et
l’amour. Il est aussi question du corps qui a ses limites, de la poésie qui est
une danse de l’esprit…
Antony sacrifie tout à son
art et Carla veut vivre…
Encore un livre…
Je pourrais vous résumer
encore ces quelques moments de paroles autour d’une table basse sur laquelle
sont empilés quelques livres mais je ne le ferai pas…
Ah si, j’ai fait une autre
découverte, l’auteur de « l’enfant grec », Vassilis Alexakis, au côté
de Mark Behr qui présentait « l’odeur des pommes » et Pete Fromm pour
son premier roman « comment tout à commencer ». J’ai choisi de me
procurer le premier car je fus attirée par le lieu où se passe ce roman, le
jardin du Luxembourg qui a été aussi le décor de moments importants de ma vie,
petite devant Guignol, adolescente en sortant du lycée Montaigne, notre lieu de
rendez-vous à moi et mon Amoureux et puis les tours de poneys avec mes deux
fils et puis…
Car dans ce livre, la
littérature est le personnage principal et les héros littéraires de son enfance
comme Balzac, Beaudelaire, Dumas sont présentés comme une famille, nous dit-il.
Où se trouve la frontière entre l’imaginaire et la réalité ? Comment tout
à commencer pour Alexakis ? Petit, il avait du mal à s’endormir, sa mère
lui suggéra de regarder et décrire les traces humides qui apparaissaient au
plafond blanc de sa chambre comme une page blanche…
Nous pourrions voyager entre
l’Orient et l’Occident, autour du roman et son origine, avec Athiq Rahimi, Hakau Gunday, Selek Pinar, Jean
Claude Carrière.
Je pourrais vous parler du
beau film « Syngué Sabour » de Athiq Rahimi, qui a écrit ce livre et
celui qui en a assuré la co-scénarisation, Jean Claude Carrère, de Jean-Paul Kauffman et sa marche le long de la Marne (tiens je ne l’ai pas encore
lu !), Patrick Deville et son fameux « peste et choléra »…
Bref, j’ai encore appris
beaucoup lors de ce festival, j’ai rêvé de voyages, j’ai tremblé en écoutant et
lisant « Ru » de Kim Thuy et je me suis précipitée sur son stand pour
lui faire dédicacer « Mãn » et ravie d’avoir fait
connaître cette auteure à ma sœur qui a eu la chance de voyager au Vietnam… Kim
est tellement vive et pleine d’espoir !!!
Quand les iris commencent à vous faire la parade au fond du jardin, il est doux de rêver de pouvoir lire tous ces livres récoltés au festival, bientôt au soleil ou à l'ombre d'un arbre!!!!!
Et pour terminer la semaine, je vous offre ma photo de la semaine, un bouquet de lilas qui ont enfin fleuri au jardin... A la suite
d'Amartia et sa farandole d'aminautes...
Et pour toutes mes lectrices et tous mes lecteurs un bain de pétales de lilas pour vous remercier de vos derniers commentaires auxquels je n'ai pas eu le temps de répondre. Je ne serai pas encore disponible en cette fin de semaine donc je vous dis à la semaine prochaine !